En 1965, mon père prit l'Orient Express pour se rendre à
Istanbul, il allait voir ses cousins. Son voyage a duré deux jours et trois
nuits. Il n'a pas connu les luxueux wagons décorés par René Lalique car il ne
voyageait pas en première classe. Il a traversé la Suisse, l'Italie, l'Ex-Yougoslavie,
et la Bulgarie. C'était sa première grande escapade d'adolescent.
Hier, je me suis rendue sur le parvis de l'Institut du
monde arabe pour monter à bord de l'Orient Express. Trois wagons avaient pris
place les uns derrière les autres tandis que la locomotive gisait un peu plus
loin affublée d'un wagon-restaurant devenu pour l'occasion un salon de thé
accessible à tous.
Et ainsi commence mon voyage, à la découverte de tous
ces objets qui ont peuplé la vie d'illustres voyageurs. Des objets qui
permettaient de passer le temps, des objets qui permettaient de vivre élégamment
les heures passées dans le train. L'Orient Express donnait la possibilité de ne
jamais se défaire de son riche train de vie, de savourer plus que jamais sa réussite,
de côtoyer l'élite tout en ayant le sentiment d'accéder à un nouveau monde,
l'Orient et ses charmes merveilleusement illustrés par le tableau d'Ingres, « la
baigneuse », exposée à l'intérieur de l'Institut du Monde Arabe. Dans ce
train, on s'est plu à imaginer des histoires, sur papier puis sur pellicule.
Agatha Christie l'a fait, huit clos et ambiance scabreuse au rendez-vous. James
Bond y a vécu des moments déterminants dans « Bons baisers de Russie ».
Hors du train, la visite se poursuit dans le musée où
l'on découvre le formidable arsenal publicitaire déployé pour faire connaître
les prouesses du train, des affiches disponibles à la boutique qui font connaître,
une fois de plus, cet Orient sublimé, couleurs vives et paysages crayonnés
habilement à l'appui.
Des éléments de décor en marqueterie, un cabinet de
toilette d'une voiture de type S, les bouts de vie se bousculent derrière les
vitrines, tout a été pensé pour allier beauté et richesse au service d'un
voyage qui s'avère inoubliable.
Sur le site "Journal De Bord D'un Conducteur" (recommandé par l'IDMA),
la visite se prolonge sur la musique des rails animés par le
passage du train. On regarde la vie à bord de l'Orient Express sous un angle
différent, d'autres archives viennent bousculer la vision qu'on s'était
construit en sortant de l'exposition.
En ce moment et ce jusqu'au 31 août.
"Il était une fois l'Orient Express" à
l'Institut du Monde Arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard, place Mohammed-V, 75005
Paris.
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